11 déc. 2011

La marque (Kushiel#1)

Phèdre aime bien se faire fouetter. Ça vous choque? Alors passez votre chemin car c'est un peu le point central de La marque, le premier tome de Kushiel, la trilogie fantasy de Jacqueline Carey . Perso, ça m'a bien surpris au début. Il faut dire que je ne l'avais pas vu venir, la quatrième de couverture nous vantant un "don unique, cruel et magnifique" sans rentrer dans les détails. Je pensais à un pouvoir magique bizarre et impressionnant du style je crache du feu et je contrôle le temps, ou une connerie dans ce style. Ben non, c'est juste que la miss aime bien qu'on lui fasse mal au lit. Et c'est là que je dis chapeau à l'auteur, qui a quand même réussi à bâtir un roman de plus de 500 pages sur les tribulations d'une prostituée SM.

Car dans son monde - un pays ressemblant à la France de la Renaissance, mais qui serait passée par le moulinet de tous les fantasmes de nos amis américains- Phèdre est une prostituée de luxe. Vendue par ses parents à un bordel (de luxe) alors qu'elle n'est qu'une toute jeune fille, elle est ensuite recueillie par un noble qui la forme à devenir plus qu'une simple courtisane et l'utilise pour soutirer des secrets à ses clients. La fameuse confession sur l'oreiller. Malheureusement, toutes ces petites intrigues vont finir par mettre Phèdre dans la mouise, et elle va se retrouver embarquée dans tout un tas d'aventures.

Dans l'ensemble, c'est plutôt un bon roman. Les trois premiers quarts sont tout bonnement excellents. Le monde de Terre d'ange est très bien construit, malgré son nom ridicule. Les différentes strates composant cette société et le système religieux sont bien exposés. Les scènes de sexes sont subtilement décrites et assez bien dosées, ce qui est à souligner car avec une héroïne SM, on aurait facilement pu basculer dans le graveleux  glauque, ce que l'auteur évite avec brio. Plusieurs sujets sont traités : le passage à l'âge adulte et la découverte de la sexualité, les méandres du pouvoir où sexe et politiques sont étroitement liés, l'amour, la guerre et la trahison. Bref,  on ne s'ennuie pas une seule seconde. 

Les choses commencent à se gâter après les trois premiers quarts. Phèdre, qui était déjà assez exaspérante, devient carrément gonflante. Sa manie de balancer des "si j'avais su" toutes les trois pages m'a vite donné envie de la noyer. Les personnages secondaires, bien développés dans la première partie, perdent tout relief et ne deviennent plus que des faire-valoir dont le seul rôle consiste à souligner sa grande intelligence, sa grande beauté et son grand courage. Au bout d'un  moment ça lasse. Les quelques scènes de bataille sensées donner un peu d'épique à l'intrigue sont maladroitement décrites et donnent envie de sauter des pages. N'est pas Bernard Cornwell qui veut.

Mais bon je pinaille un peu. Au final, La Marque reste un roman flamboyant et divertissant rempli de mystère, d'action, et de sexe un peu épicé. Le tout enveloppé dans un univers tout en sensualité et en crinoline. Un bon moment de lecture.

Titre VF : La marque (Kushier#1)
Titre VO : Kushiel's dart (Kushiel's lagacy#1)
Auteur : Jacqueline Carey
Genre : Fantasy
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