Elle s'appelle Ella mais s'est rebaptisée Hell. Elle fait partie du club très fermée de la jeunesse dorée parisienne. Elle s'habille chez Dior, se chausse chez Prada et dépense en un jour le salaire mensuel du français moyen. Désabusée, elle traîne son ennui de fête en fête et de boutique en boutique. Jusqu'à ce qu'elle rencontre Andréa, son double, et tombe folle amoureuse. Pour le meilleur et surtout pour le pire.
Alors c'est bien?
Je ne saurais pas dire si j'ai aimé le livre ou pas. D'une certaine manière, je l'ai trouvé fascinant, autant à cause du milieu très spécifique qu'il décrit que du style de l'auteur.
Lolita Pille n'a pas fait partie de la jeunesse dorée parisienne, mais l'a apparemment fréquenté de très près. Aussi je pense que le mode de vie qu'elle décrit ne doit pas être très éloigné de la réalité. Et c'est cela qui fait peur. Ce roman est l'illustration parfaite de l'adage "l'argent ne fait pas le bonheur", car ces jeunes gens sont très très riches, mais mènent une existence que vous ne souhaiteriez pas à votre pire ennemi.
L'argent a remplacé des parents toujours absents qui se retranchent derrière lui pour masquer les problèmes de leurs enfants. "Tu ne sens pas bien ma chérie? Tiens, voila 300€ va t'acheter quelque chose." Les amitiés sont factices et vont et viennent au rythme des soirées et des lignes de coke. Abrutis par la drogue et l'alcool, tous mènent une vie où le vide tient le haut du pavé. Vide spirituel, relationnel, sexuel. Ils font l'amour sans amour, la fête sans joie, et cachent leur désespoir derrière des lunettes Prada.
On ne ressent aucune compassion pour l'héroïne et ses petits copains. Le style de Lolita Pille est provocateur : phrases à rallonges, expressions chocs. Et cela contribue à mettre de la distance entre son personnage et le lecteur. J'ai regardé Hell évoluer sous mes yeux d'un œil intrigué mais un peu indifférent. Elle est trop méprisante, trop cassante pour inspirer la sympathie. A l'instar d'Andréa, sont double masculin. Même leur histoire d'amour n'est pas émouvante. A trop vouloir choquer Pille lasse parfois, et à la énième scène d'orgie on étouffe un bâillement.
Malgrès tout Hell reste un roman atypique et bien écrit que je conseille vivement.
Extrait :
Il me dit qu'il aime Paris, qu'il ne pourrait pas habiter ailleurs, qu'il a vécu à Londres, à New York, mais qu'il n'aime que Paris, à cause de ce passé sulfureux qui émane des murs et qui flotte dans les rues, à cause de la lumière des réverbères sur les trottoirs humides et des visages tristes derrière les vitres des cafésTitre : Hell
Auteur : Lolita Pille
Genre : Contemporain
D'où vient il ? Emprunté à la bibliothèque