29 mars 2011

Hell

Elle s'appelle Ella mais s'est rebaptisée Hell. Elle fait partie du club très fermée de la jeunesse dorée parisienne. Elle s'habille chez Dior, se chausse chez Prada et dépense en un jour le salaire mensuel du français moyen. Désabusée, elle traîne son ennui de fête en fête et de boutique en boutique. Jusqu'à ce qu'elle rencontre Andréa, son double, et tombe folle amoureuse. Pour le meilleur et surtout pour le pire.






Alors c'est bien?

Je ne saurais pas dire si j'ai aimé le livre ou pas. D'une certaine manière, je l'ai trouvé fascinant, autant à cause du milieu très spécifique qu'il décrit que du style de l'auteur.

Lolita Pille n'a pas fait partie de la jeunesse dorée parisienne, mais l'a apparemment fréquenté de très près. Aussi je pense que le mode de vie qu'elle décrit ne doit pas être très éloigné de la réalité. Et c'est cela qui fait peur. Ce roman est l'illustration parfaite de l'adage "l'argent ne fait pas le bonheur", car ces jeunes gens sont très très riches, mais mènent une existence que vous ne souhaiteriez pas à votre pire ennemi.

L'argent a remplacé des parents toujours absents qui se retranchent derrière lui pour masquer les problèmes de leurs enfants. "Tu ne sens pas bien ma chérie? Tiens, voila 300€ va t'acheter quelque chose." Les amitiés sont factices et vont et viennent au rythme des soirées et des lignes de coke. Abrutis par la drogue et l'alcool, tous mènent une vie où le vide tient le haut du pavé. Vide spirituel, relationnel, sexuel. Ils font l'amour sans amour, la fête sans joie, et cachent leur désespoir derrière des lunettes Prada.

On ne ressent aucune compassion pour l'héroïne et ses petits copains. Le style de Lolita Pille est provocateur : phrases à rallonges, expressions chocs. Et cela contribue à mettre de la distance entre son personnage et le lecteur. J'ai regardé Hell évoluer sous mes yeux d'un œil intrigué mais un peu indifférent. Elle est trop méprisante, trop cassante pour inspirer la sympathie. A l'instar d'Andréa, sont double masculin. Même leur histoire d'amour n'est pas émouvante. A trop vouloir choquer Pille lasse parfois, et à la énième scène d'orgie on étouffe un bâillement.

Malgrès tout Hell reste un roman atypique et bien écrit que je conseille vivement.


Extrait :
Il me dit qu'il aime Paris, qu'il ne pourrait pas habiter ailleurs, qu'il a vécu à Londres, à New York, mais qu'il n'aime que Paris, à cause de ce passé sulfureux qui émane des murs et qui flotte dans les rues, à cause de la lumière des réverbères sur les trottoirs humides et des visages tristes derrière les vitres des cafés
Titre : Hell
Auteur : Lolita Pille
Genre : Contemporain
D'où vient il ? Emprunté à la bibliothèque

24 mars 2011

Les Annales du Disque-Monde, tome 01 : La huitième couleur

Quelque part dans l'univers existe un monde pas ordinaire. Le disque monde est posé sur la tête de 5 éléphants, eux même supportés par A'Tuin, la grande tortue céleste, cheminant doucement vers sa destination finale (laquelle, personne ne le sait). Dans ce monde, Rincevent, mage raté, poursuivi par la Mort en personne, s'est vu confier la délicate mission de s'occuper de Deux-fleur, premier touriste du disque monde, dont la curiosité n'a d'égal que la naïveté.

 



Alors c'est bien?

Pour moi, le gros point fort du roman est le monde lui même. L'idée d'une terre en forme de disque, posée sur la tête de 5 éléphants, eux mêmes debout sur la carapace d'une tortue ( de sexe inconnu) est excellente. Mais Pratchett réussi également le tour de force de nous décrire le moindre petit détail de cette terre pas comme les autres. De la météo, aux rotations du soleil, aux différentes religions et sciences. Il couvre tous les domaines et ne laisse aucun détail au hasard. Du travail d'orfèvre!

La deuxième force du roman réside en ses personnages. Les habitants du disque monde sont tous plus loufoques les un que les autres. Rincevent le mage raté, Deux-Fleurs le touriste naïf, Hrun le barbare volubile car capable de prononcer plus de deux mots d'affilé, la Mort qui est débordée, le Bagage, l'épée qui parle...tous sont très bien construits, hilarants et apportent quelque chose à l'histoire.

Plutôt que d'être divisé en chapitres, le livre est divisé en quatre sections principales. Chacune introduit Rincevent et Deux-Fleurs à de nouveaux personnages et situations, ce qui rend l'intrigue plutôt décousue. Les aventures se succèdent sans temps mort ni cohérence ce qui fatigue et perd parfois le lecteur. Mais mis à part cette petite lacune, l'écriture est vivante et intéressante et on a envie de poursuivre les aventures de Rincevent et son touriste.

Extrait
Hrun le barbare se dressait à l’entrée du couloir directement en face de lui, une grande épée noire dans sa main large comme un jambon.
- "Toi "? fit Hrun, indécis.
- "Ha ha ha ! Oui, répliqua le mage. Hrun, c’est bien ça ? Ça fait un bail. Qu’est ce qui t’amène ici ?"
Hrun désigna le Bagage du doigt.
- "Ça ", répondit-il.
Une conversation aussi longue paraissait l’épuiser. Puis il ajouta, d’un ton qui combinait prise de position, revendication, menace et ultimatum : - "A moi"
J'ai lu ce livre dans le cadre des challenges God save the livre (2/26) et ABC Fantasy (5/26)

Titre VF : La huitième couleur
Titre VO :The Colour of Magic
Auteur :  Terry Pratchett
Genre : Fantasy
D'où vient-il : emprunté à la bibliothèque

22 mars 2011

Premières lignes : Hell

Je suis une pétasse. De celles que vous ne pouvez supporter ; de la pire espèce, une pétasse du XVI ème, mieux habillée que la maîtresse de votre patron. Si vous êtes serveur dans un endroit "branché" ou vendeur dans une boutique de luxe, vous me souhaitez sans doute la mort, à moi, et à mes pareilles. Mais on ne tue pas la poule aux oeufs d'or. Aussi mon engeance insolente perdure et prolifère-t-elle.

Hell -Lolita Pille

18 mars 2011

Parole, parole #5



Trop de suspense dans un livre, et il se consume et se consomme

Milan Kundera

14 mars 2011

C'est lundi!

 
 
Qu'est ce que j'ai lu la semaine passée ? Qu'est ce que je lis en ce moment ?
Que lirais-je la semaine qui vient ? 


Sur une idée de Malou, ce rendez-vous  permet de faire le point sur les lectures passées, en cours, et à venir. 

Ce que j'ai lu :

Ce que je lis  :

Ce que je vais lire

12 mars 2011

Deux sœurs pour un roi

Mary Boleyn est au comble du bonheur. Tout lui réussi. Elle est jeune, belle et vient juste d'entrer au service de la reine Catherine D'Aragon. Mieux encore! Le roi Henry VIII est amoureux d'elle. Aveuglée par l'amour qu'elle porte au souverain, Mary va pourtant vite déchanter. Car la vie de la maîtresse du roi n'est pas de tout repos et toutes les jeunes femmes de la cour rêvent de prendre sa place. A commencer par Anne, sa sœur aînée. Mary aura t-elle assez de force pour survivre ? Car dans ce nid de vipère qu'est la cour des Tudors, les faibles ne durent jamais bien longtemps.

Alors c'est bien?

Je ne suis pas une spécialiste du règne d'Henry VIII, mais d'après ce que j'ai pu lire sur cet ouvrage, presque tout est de la pure fiction. Si l'on écarte les faits historiques évidents que l'auteur ne pouvait pas modifier. Quoiqu'il en soit, si vous cherchez une biographie de Mary, d'Anne, ou encore d'Henry VIII ce n'est pas le livre qu'il vous faut.

Le roman est s'intéresse à Mary, sœur de la fameuse Anne Boleyn, qui a réellement existé mais qui demeure plutôt inconnue du grand public. On ne sait pas grand chose de la mystérieuse Mary, si ce n'est qu'elle a réellement été la maîtresse d'Henry VIII avant sa sœur et qu'elle était l'aînée (contrairement à ce qui est dit dans le roman). Ce manque d'information laissait donc le champs libre à l'auteur pour créer sa propre Mary.

Le point central de l'intrigue est la relation entre les deux sœurs. Un mélange de haine et d'amour. Une rivalité morbide, entretenue par une famille qui se fiche de savoir laquelle des deux atterrira dans le lit du roi du moment qu'elle permet à ses membres de s'enrichir. J'ai trouvé très pénible la façon dont ces deux femmes sont les jouets de leurs parents, qui les considèrent comme des pions. Aucune n'a de prise sur son destin. Même Anne, qui fait pourtant tout pour prendre sa vie en main, mais qui au final échoue. Mary s'en sort un peu mieux, mais au prix de son innocence.

Mary est un personnage plutôt attachant, même si on a parfois envie de la prendre par les épaules et de la secouer bien fort en lui hurlant : "Réveille toi! Tu n'as pas besoin d'endurer tout ça!!!!". Sa passivité met parfois les nerfs à rude épreuve. Quant à Anne, elle n'a pas le beau rôle.  Elle est décrite comme une arriviste, prête à tout pour arriver à ses fins et elle se comporte d'une manière vraiment affreuse avec sa sœur. Mais on fini par la plaindre, surtout qu'on sait ce qui l'attend au bout de la route.

Mais le plus intéressant c'est la façon dont ce roman montre la transformation d'Henry VIII. On y voit comment un roi jeune et beau, adoré des femmes et de son peuple se transforme petit à petit en tyran monstrueux, adepte de la décapitation.

Extrait 
Parfois, lors de ces moments calmes qui précédent le dîner ou bien quand la pluie l'empêchait de chasser, Henri trouvait seul le chemin qui mène aux appartements de la reine; elle posait alors sa lecture ou sa couture et nous renvoyait d'un mot, lui adressant un sourire qu'elle n'accordait à nul autre, pas même à sa fille, la princesse Marie.
Une fois, je le trouvais assis à ses pieds comme un amant, la tête posée sur ses genoux. La reine enroulait autour de ses doigts les boucles d'or roux; elles scintillaient avec l'éclat des bagues qu'il lui avait offerte quand il l'avait épousée contre l'avis de tous.

Titre VF :  Deux sœurs pour un roi
Titre VO : The other Boleyn girl
Auteur : Philippa Gregory 
Genre : Historique
D'où vient-il? Acheté sur Amazon

8 mars 2011

Paroles, paroles #4


Ce que je voulais, c'était franchir les défenses de mes lecteurs, je voulais les déchiqueter, les violer, les changer à tout jamais par la seule force de mon histoire

Stephen King

7 mars 2011

Les liens du sang (Mercy Thompson #2)

Être amie avec un vampire, ça peut être dangereux. Surtout quand on a une dette envers lui. Alors quand Stefan vient lui demander de l'accompagner pour interroger un vampire étranger rodant sur le territoire de l'essaim, Mercy n'a d'autre choix que d'accepter. Mais l'étranger n'est pas un vampire ordinaire. Pour protéger les siens,  Mercy se lance dans une chasse dont elle pourrait ne pas sortir indemne.






Alors c'est bien?

C'est la deuxième aventure de Mercedes Thompson. On y retrouve tous les personnages du premier volume : les loup-garous, les vampires, les faes et j'en passe.

Si le tome d'avant était plus centré sur les loup-garous, celui là laisse la part belle aux vampires, via les problèmes de l'essaim. Bon, rien de nouveau sous le soleil (ou plutôt la lune), ces vampires là sont plutôt classiques, même si j'aime assez l'idée d'appeler leur communauté l'essaim. Je trouve que cela va plutôt bien à des vampires. J'aime également le fait que dans le monde de Mercy, contrairement à ce qui est à la mode dans l'urban fantasy ou la bit lit, les vampires ne doivent absolument pas faire leur coming out sous peine de mettre en péril les autres espèces.

Mais nos bons vieux loup-garous ne sont pas loin derrière. Cette fois ci pour surligner la relation difficile qu'entretient Mercy avec les membres de la meute, et la manière dont elle doit lutter contre son instinct pour ne pas se retrouver dans de fâcheuses postures. Le triangle amoureux entre elle, Adam et Sam se met en place petit à petit. Personnellement, je suis plutôt team Adam.

L'intrigue est supérieure à celle du premier tome. Ça démarre plus vite et il n'y a pas de temps mort. Tous les personnages ont leur place et aucun ne parait inutile, même les secondaires. On en apprend même un petit peu plus sur Tony, le flic et l'un des rares humains de l'entourage de Mercy.

Le méchant est également assez flippant. Bon ok c'est pas du Stephen King, mais Patricia Briggs réussi quand même à nous faire hérisser 2 ou 3 poils  L'attaque du mobil home de Mercy est un passage particulièrement réussi.
 
En tout cas c'est un bon deuxième tome, la série s'annonce prometteuse.

Extrait :
Il m'assit sur le sol et disposa ma tête entre mes genoux pour m'éviter de m'évanouir. Ses mains étaient toujours froides, comme celle d'un cadavre. Ce qu'il était, en fait. 
- Respire, me dit-il.
          J'eus un rire entrecoupé de hoquets de douleur à l'idée d'avoir un mort qui me disait de respirer.

Titre VF :  Les liens du sang (Mercy Thompson #2)
Titre VO : Blood bound (Mercy Thompson #2)
Auteur : Patricia Briggs
Genre : Bit-lit/urban fantasy
D'où vient il : de la bibliothèque

3 mars 2011

The Mist (Brume)

Il suffit d'une tempête pour qu'une journée d'été ordinaire bascule dans l'horreur. David vit avec sa femme et son fils dans une petite ville du Maine. Un jour, une violente tempête éclate et dévaste la région, puis la brume arrive. Un étrange brouillard blanc. Dave se rend en ville avec son fils, mais la brume avance vite et ils se retrouvent coincés dans un supermarché avec 80 autres personnes. Personne ne peut sortir car il y a quelque chose dans la brume. Quelque chose de terrifiant et de mortel.

Alors c'est bien?

Je commence à connaître un peu l'œuvre de Stephen King, et cette nouvelle est l'une de ses histoires qui m'a fait le plus flipper. Je crois que ça m'a même fait plus d'effet que The Shining, qui tenait la palme jusque là. En lisant The Shining, j'avais peur pour Danny  mais pas vraiment de l'hôtel. Là, j'avais vraiment peur de la Brume et de ce qu'elle contenait. C'est même la première fois que le malaise que je ressentais pendant la lecture a continué une fois le livre refermé.  Je n'en menais pas bien large à la fin, je peux vous le dire! D'autant plus que j'ai eu la merveilleuse idée de la lire chez moi seule le soir. Très mauvais pour mon insomnie.

A la base Brume fait partie du recueil de nouvelle du même nom, mais je l'ai trouvée publiée seule et en anglais à la bibliothèque.

Je le répète à chaque fois mais ce bon vieux King a le chic pour créer des ambiances malsaines et oppressantes. Brume ne fait pas exception à la règle. Je trouve l'idée de base géniale : des gens font leurs courses dans un supermarché, un brouillard impénétrable s'étend et les piège à l'intérieur. Une journée ordinaire qui bascule peu à peu dans l'horreur. King fait appel à nos peur primales. Qui ne s'est pas déjà retrouvé dans un brouillard tellement opaque qu'il est impossible de voir à plus de deux mètres? Privés ainsi de la vue nous sommes vulnérables, à la merci de n'importe qui ou de n'importe quoi. Et ce qui se cache dans ce brouillard là n'est pas joli joli.

Le récit est raconté par David et le lecteur découvre avec lui ce qui se passe. Nous n'avons pas d'autres informations que les siennes. On ne sait pas ce qu'il y a dans ce brouillard, juste que personne n'y survit. King dévoile peu à peu ses monstres et ses théories mais en restant toujours dans le flou. Ainsi, comme David, nous ne savons pas vraiment ce qui se passe et en sommes réduits à faire des hypothèses. Est-ce une expérience gouvernementale qui a mal tourné comme le pense Ottie? Ou est-ce une punition divine comme le clame Mrs Carmody?

Si vous voulez mon avis, Brume aurait pu être un roman. Il y avait de la matière et King aurait pu développer certains points de l'intrigue qui n'ont été que survolés (l'organisation de la vie dans le supermarché par exemple). Le constat est le même pour les personnages. Même s'ils sont bien construits, le manque de développement les rend quelquefois caricaturaux.

Mais en tout cas c'est un gros coup de coeur. L'un de mes King préférés à ce jour.

Extrait : (en anglais )
"Something in the fog!" he screamed, and Billy shrank against me-whether because of the man's bloody nose or what he was saying, I don't know. "Something in the fog took John Lee! Something-" He staggered back against a display of lawn food stacked by the window and sat down there."Something in the fog took John Lee and I heard him screaming!"

Titre VF : Brume
Titre VO:
The Mist
Auteur :
Stephen King
Genre :
Horreur
D'où vient-il :
de la bibliothèque
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